Jupiter top (avec des morceaux de la vrai croix d'einstein)

Je ne veux pas me faire excommunier alors j'avoue tout de suite que ce croa contient du planétaire mais pour me faire pardonner je précise qu'on y trouve aussi des morceaux de la vraie croix d'Einstein... pas la fausse hein ?!


Nuit du 29 au 30 aout 2011 sur le Larzac

Plutôt fatigué par l’activité principale de la journée, à savoir balader du bois de chauffage ;-) je me suis tout de même décidé à aller observer. Les prévisions pour la turbulence étant plutôt bonnes, autant profiter de l’occasion ! Je sors le T1000 et je le laisse tranquillement se mettre en température.

Le début de nuit est consacré aux NP mais comme j’en ai parlé dans un précédent croa, je ne reviens pas dessus… à part sur NGC 7008 qui est décidément un magnifique objet qu’il est bien tentant de dessiner…

J’attends avec impatience les galaxies d’automne. La première cible est NGC 7578. Elle est située au milieu d’un groupe assez compact qui mérite le détour car il est lui-même situé dans une zone riche en galaxies, notamment par la tranche. Je n’ai pas fait attention mais je me suis demandé si ce n’était pas un amas d’Abell ou quelque chose du genre…

NGC 7619, comme NGC 7578,est située dans un groupe intéressant, mais plus riche en galaxies brillantes, Pegasus 1 est son petit nom. Je le recommande, les plus brillantes sont autour de 11. Définitivement un objet à revoir.

La cible suivante est assez énigmatique puisqu’il s’agit de la croix d’Einstein. Trop impatient je n’attends pas qu’elle passe au méridien. J’apprécie d’avoir l’Argonavis car c’est le genre d’objet que je préfère trouver rapidement pour conserver l’énergie nécessaire à l’observation. La petite galaxie est visible immédiatement mais son aspect est étrange. Il y a de temps à autre des zones plus lumineuses qui apparaissent. L’objet est donc « grumeleux ». Il rappelle NGC 604 sur lequel on peut observer des « grains » pas évidents à situer. Je monte à 500x mais je n’ai pas beaucoup plus de succès, l’aspect ne change guère. Il faut dire que les composantes qui « clignotent » sont très faibles, de 17.4 à 18.7, bref, ce n’est pas franchement du gâteau, même avec le T1000. A retenter, surement pour pas grand-chose de plus

Le ciel était d’une assez bonne stabilité, je me décide à observer Jupiter. Vers 2:00 elle est encore basse mais l’image est prometteuse. Elle ne cessera de s’améliorer jusqu’à ce que Jupiter commence à disparaître dans la lumière du jour…. C’est tout simplement la meilleure session d’observation planétaire que j’ai eue de ma vie d’astram… En plus de 30 ans, je n’avais jamais eu un tel spectacle. C’est la première fois que je vois cela : au meilleur moment, l’image est tout simplement stable à 750x… je peux compter juqu’à pas loin d’une dizaine de secondes avant de voir un léger frémissement qui fait perdre un peu en détails. La bino est fantastique mais elle ne grossit pas assez, je n’ai que deux 13 mm et pas de powerswitch. Je n’ai qu’environ 300x mais avec les deux yeux, c’est tout simplement fabuleux…. Rien ne bouge, rien ne frémit, la vision est celle d’une sonde en approche de la planète… J’avais lu il y a longtemps ce genre de compte rendu d’observation mais il faut le voir pour le croire. Avec le gain de hauteur sur l’horizon il n’y a pas que la stabilité qui est améliorée, les teintes sont d’une subtilité incroyable. La GTR est orange/rosée mais non homogène, elle est surlignée par une teinte plus brune/grise. Les festoons sont d’un bleu assez clair, très délicat qui se détache peu du blanc éclatant de la zone située entre les bandes équatoriales. La teinte des bandes est soutenue, il y a notamment de l'orange foncé et du brun, le tout avec des bords ciselés. Observer dans ces conditions est déroutant : cela ne bouge pas et on ne comprend pas pourquoi ce n’est pas toujours comme cela. Ces images resteront gravées dans ma mémoire Le soleil va se lever dans quelques minutes, il est temps de ranger…

Ah, va falloir organiser le pélerinage à Stellarzac pour être touché par la grâce des vrais photons de la vraie croix d'Einstein! Au fait, c'est le vrai Einstein aussi?

Ouais ... il semble bien que cette Croix d'Einstein soit un défi encore plus grand que je l'imaginais. Si tu n'y arrives pas avec le T1000 et une bonne stabilité, mes chances avec le T560 sont à peu près nulles. Je ne vais pas l'enlever tout de suite de ma liste mais disons que c'est un objet aux soins intensifs (pour ne pas dire paliatifs).

J'ai eu la chance d'observer Saturne à 600X (avec binos) dans des conditions similaires à ce que tu décris dans le T560 avant que je m'en porte acquéreur quelques années plus tard. Une vraie photo ! Malheureusement, je n'avais pas encore beaucoup d'expérience en astronomie et je ne réalisais pas la chance extraordinaire que j'avais de voir un tel spectacle à l'oculaire ... ce qui ne s'est d'ailleurs jamais reproduit depuis.

Alors BRAVO pour cette observation exceptionnelle, en espérant qu'il y en ait d'autres dans un futur pas trop éloigné.

Bye,
Michel

Non Michel, c'est une cible à conserver sur ta liste. Lorsque j'ai essayé, la turbu était bonne mais 1 h plus tard elle était bien meilleur, le problème est que j'étais sur Jupiter.... pas de chance

Il ne faut donc pas hésiter à tenter. Je crois que ton dobs est motorisé altaz, raison de plus pour pousser une nuit très bonne à des 5 ou 700 fois, vraiment.

D'accord ... la Croix reste sur la liste !

La bonne saison pour l'obsrerver est à nos portes ... j'espère que j'aurai des conditions favorables (stabilité surtout) pour faire une nouvelle tentative cet automne.

Bye,
Michel

Superbe CROA Fred !

çà donne vraiment envie de venir faire un tour dans ton coin un de ces jours. La croix d'einstein, çà c'est du challenge ! Vu ce que tu as réussi à percevoir sur cet objet je crois que pour toi le double quasar de la Grande Ourse çà doit être aussi brillant que M40

Il est bien visible oui, faut pas croire, ce n'est pas non plus un phare mais c'est un objet sans trop de difficulté. Comme pour Markarian 205, j'ai pu le montrer à des personnes qui n'avaient quasiment jamais regardé dans un télescope, aucune expérience n'est nécessaire sur des objets parfois même faible pour les percevoir.