Après la nuit du réveillon, nous avons sorti le télescope les 3 nuits suivantes. La liste des objets observés est assez conséquente car il faut bien l’avouer, les images sont tellement impressionnantes qu’on a très envie de revisiter tous les classiques. Je n’avais pas encore eu l’occasion d’observer le ciel d’hiver et de printemps avec le T1000 et je n’ai pas été déçu…
Le ciel a été de la partie avec des sqm allant de 21.4 à 21.60 avec une turbu souvent calme. C’était un plaisir d’admirer le ciel allongé sur la terrasse…bien habillé car la température est descendue à -6. La voie lactée d’hiver accompagne merveilleusement la constellation d’Orion et donne une image d’une grande beauté.
NGC 3242, jamais très haute dans le ciel sous nos latitudes, est une véritable merveille à l’oculaire. Avec l’ethos 17mm à 203x, sa teinte bleu/vert est éclatante. Déjà, « l’œil » que forme la structure centrale est parfaitement visible. En augmentant le grossissement, les détails de cette structure apparaissent. Le fantôme de Jupiter est un must du ciel d’hiver à ne manquer sous aucun prétexte. J’avais le souvenir d’une observation réalisée au 560 dans les Alpes il y a quelques années, mais l’image au T1000 la surpasse sur tous les plans.
NGC 891, une des galaxies reines de l’automne. Ce qui surprend c’est que l’aspect « tout en transparence » qu’elle donne lorsqu’elle est observée avec des 5 ou 600 mm de diamètre disparaît. Elle semble s’être fortement densifiée. La bande d’absorption présente des irrégularités bien marquées, elle est plus large à certains endroits. Tout proche, l’amas Abell 347 offre une extraordinaire perspective. NGC 898, membre de cet amas, est une miniature de 891.
M51…Nous avons patienté jusqu’à ce qu’elle soit à une position très haute. Au moment de l’observation, le sqm était autour de 21.55 et la turbulence était faible. C’est bien simple, c’est la meilleure vision que j’ai eue de cette fantastique galaxie… La brillance de la galaxie est incroyable. Elle est énorme, il y a des détails à foison. Elle remplit une grande partie de l’Ethos 10 mm (345x). Les étoiles en surimpression et zones HII sont visibles en vision directe. Des chenaux sombres surlignent les bras sur une grande partie de leur longueur. La galaxie compagnon rappelle fortement M43 par sa forme.
NGC 1300. J’avais pointé cette galaxie pour la première fois en 1995 avec un 406 mm. Quel plaisir de la voir à nouveau. Les bras sont bien visibles ainsi que la barre caractéristique de ce type de galaxies. Elle est magnifique et illustre bien la classe des spirales barrées. Non loin, se trouve NGC 1360, très grande nébuleuse planétaire, observée avec un 0III. Sa forme rappelle celle d’un œuf.
NGC 2403, galaxie située dans Camelopardalis. Observée avec l’Ethos 13 mm, la galaxie est une des plus détaillées et des plus complexes que j’ai pu observer. Les zones HII sont nombreuses et la forme des bras est particulièrement curieuse. Il est difficile de se faire une idée de ce qu’on observe tant les détails s’entremêlent.
Le septet de Copland, Hickson 57 : petit groupe compact de 4 + 3 galaxies dans le Lion. Les 7 composantes sont visibles en vision directe, la 7ieme est stellaire. Une huitième galaxie un peu plus éloigné est également visible dans le champ.
Nous n’avons pas résisté à la tentation de pointer de nouveau M42. Expérience amusante, avec l’Ethos 17 mm, on peut voir l’image se projeter sur une feuille blanche placée à quelques centimètres... pour Sirius, on compte en mètres

Le T1000 rend accessibles des détails qui sont d’habitude réservés a de très bons observateurs. En vision directe le plus souvent. Le GOTO fait des merveilles. J’ai longtemps été un peu réticent à son usage mais il faut reconnaître que sur un grand instrument il permet d’économiser son énergie en ne se préoccupant que d’avoir à placer l’escabeau au bon endroit. Bref, un très bon bilan !

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